• Vivre l'instant présent !

    Vivre l'instant présent !

    Montage intéressant !

    Solitude !

     

    Aube rétrécie

    Je ne voulais pas fragmenter ton soupir
    Je l’ai fait
    Je fais tout ce que je veux
    Insouciante dans ma jeunesse
    Etourdie par une déferlante de pensées
    divinatoires jubilatoires rafraîchissantes
    Conquête d’un absolu ricanant derrière le soleil
    de cette aurore de l’esprit
    Les palmiers sont encore là aujourd’hui
    Tu n’es que passé dans ma vie
    Tu es le passé
    Moi je suis le présent
    Je suis l’aube
    rétrécie

    Sybille Rembard, 2009

     

    Montage intéressant !

    De la Lumière !

    Mehr Licht ! mehr Licht !
    (Dernières paroles de Gœthe.)

    Quand le vieux Gœthe un jour cria : « De la lumière ! »
    Contre l’obscurité luttant avec effort,
    Ah ! Lui du moins déjà sentait sur sa paupière
    Peser le voile de la mort.

    Nous, pour le proférer ce même cri terrible,
    Nous avons devancé les affres du trépas ;
    Notre œil perçoit encore, oui ! Mais, supplice horrible !
    C’est notre esprit qui ne voit pas.

    Il tâtonne au hasard depuis des jours sans nombre,
    A chaque pas qu’il fait forcé de s’arrêter ;
    Et, bien loin de percer cet épais réseau d’ombre,
    Il peut à peine l’écarter.

    Parfois son désespoir confine à la démence.
    Il s’agite, il s’égare au sein de l’Inconnu,
    Tout prêt à se jeter, dans son angoisse immense,
    Sur le premier flambeau venu.

    La Foi lui tend le sien en lui disant : « J’éclaire !
    Tu trouveras en moi la fin de tes tourments. »
    Mais lui, la repoussant du geste avec colère,
    A déjà répondu : « Tu mens ! »

    « Ton prétendu flambeau n’a jamais sur la terre
    Apporté qu’un surcroît d’ombre et de cécité ;
    Mais réponds-nous d’abord : est-ce avec ton mystère
    Que tu feras de la clarté ? »

    La Science à son tour s’avance et nous appelle.
    Ce ne sont entre nous que veilles et labeurs.
    Eh bien ! Tous nos efforts à sa torche immortelle
    N’ont arraché que les lueurs.

    Sans doute elle a rendu nos ombres moins funèbres ;
    Un peu de jour s’est fait où ses rayons portaient ;
    Mais son pouvoir ne va qu’à chasser des ténèbres
    Les fantômes qui les hantaient.

    Et l’homme est là, devant une obscurité vide,
    Sans guide désormais, et tout au désespoir
    De n’avoir pu forcer, en sa poursuite avide,
    L’Invisible à se laisser voir.

    Rien ne le guérira du mal qui le possède ;
    Dans son âme et son sang il est enraciné,
    Et le rêve divin de la lumière obsède
    A jamais cet aveugle-né.

    Qu’on ne lui parle pas de quitter sa torture.
    S’il en souffre, il en vit ; c’est là son élément ;
    Et vous n’obtiendrez pas de cette créature
    Qu’elle renonce à son tourment.

    De la lumière donc ! Bien que ce mot n’exprime
    Qu’un désir sans espoir qui va s’exaspérant.
    A force d’être en vain poussé, ce cri sublime
    Devient de plus en plus navrant.

    Et, quand il s’éteindra, le vieux Soleil lui-même
    Frissonnera d’horreur dans son obscurité,
    En l’entendant sortir, comme un adieu suprême,
    Des lèvres de l’Humanité.

    Louise Ackermann, Poésies Philosophiques

    Montage intéressant !

    Femme du monde

    Cette femme du monde,
    Pâle et blonde,
    Qu’on voit d’un pas pressé,
    L’œil baissé,
    Filer sous les grands arbres
    Loin des marbres,
    Héros, Amours, Bergers,
    Trop légers,
    S’en va vers un coin sombre
    Voilé d’ombre,
    Derrière les massifs
    De vieux ifs.
    Sans manteau qui la drape
    Un Priape
    Lascif dresse en ce lieu
    Son long pieu,
    Que couronne d’acanthe
    La bacchante.
    Par delà le nombril
    Son outil
    Lui monte jusqu’au buste,
    Gros, robuste,
    Par le chaud, par le froid,
    Toujours droit.
    Sous l’acier qui paillette
    Sa voilette,
    Le cachemire long
    Au talon,
    Cette sainte Nitouche
    Qu’effarouche
    Le moindre mot plaisant
    Non décent,
    Chaque soir rend hommage
    À l’image
    Que le gamin impur
    Trace au mur.
    Sur le dieu de Lampsaque
    Elle braque
    Son lorgnon et ses yeux
    Curieux,
    Et d’un regard de chatte
    Délicate
    Croque comme un oiseau
    Ce morceau.
    Foin de ces dieux superbes,
    Mais imberbes,
    Qui vous montrent un nu
    Si menu.
    La plus chaste matrone,
    Dit Pétrone,
    Toujours volontirs vit
    Un gros vit !

    Théophile Gautier, Poésies libértines

    Montage intéressant !

    A une femme

    A vous ces vers de par la grâce consolante
    De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
    De par votre âme pure et toute bonne, à vous
    Ces vers du fond de ma détresse violente.

    C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante
    N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,
    Se multipliant comme un cortège de loups
    Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante !

    Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien
    Que le gémissement premier du premier homme
    Chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien !

    Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
    Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,
    - Chère, - par un beau jour de septembre attiédi.

    Paul Verlaine

    Montage intéressant !

    Aux champs

    Je me penche attendri sur les bois et les eaux, Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ; J’ai la pitié sacrée et profonde des choses ; J’empêche les enfants de maltraiter les roses ; Je dis : N’effarez point la plante et l’animal ; Riez sans faire peur, jouez sans faire mal. Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies, Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ; J’erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ; Je les entends chanter, je songe, et je me dis
    Qu’ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages, Au bruit sombre que font en se tournant les pages Du mystérieux livre où le sort est écrit, Et qu’ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ.

    Victor Hugo

    Montage intéressant !

    Le petit oiseau va sortir. ^^

     

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires de cet article


    Vous devez être connecté pour commenter