• Le handicap et la masculinité (virilité!)

    Le handicap et la masculinité (virilité!)

     

    Voici un texte tiré d'un article publié dans un quotidien de Marseille :

     

    "Après avoir consa­cré le dos­sier du mois de mars à la fémi­nité, il était de mise pour HandiMarseille, en ce mois d’avril, de “tour­ner le miroir” et d’abor­der un sujet pro­pre­ment mas­cu­lin, celui de la viri­lité.

    Avec des tem­pé­ra­tu­res prin­ta­niè­res, le ral­lon­ge­ment des jour­nées, l’envie de sortir se fait natu­rel­le­ment. C’est le moment pour aller à la ren­contre de, com­mu­ni­quer, s’exté­rio­ri­ser à tous les points de vue, ne plus vivre dedans, mais aussi en dehors des espa­ces et des fron­tiè­res closes.

    Parce que sortir c’est indé­nia­ble­ment s’expo­ser au regard exté­rieur, alors com­ment un homme affirme-t-il, en société ou dans l’inti­mité, sa viri­lité, notion étroitement codi­fiée et sté­réo­ty­pée par notre société de consom­ma­tion et de la “pensée unique” exi­geant sans cesse la per­for­mance à tous les niveaux.

    L’être fort, pro­tec­teur, super-héros ou conqué­rant, véhi­cule la notion de la toute puis­sance mas­cu­line. L’ensem­ble des carac­tè­res phy­si­ques de l’homme adulte, ferait-il à lui seul l’homme ? Un homme ne serait-il pas celui qui aime, qui exprime ses désirs, ses sen­ti­ments, et qui s’assume entiè­re­ment dans son corps et dans son esprit ?

    Notion à la fois vaste, codée et toute somme, sub­jec­tive, com­ment peut-on défi­nir la Virilité ?
    Dans une inter­view qu’il a bien voulu nous accor­der, Charly VALENZA, né à Marseille et vivant à Aubagne, répond à ce sujet par un ques­tion­ne­ment : « Est-ce que c’est une atti­tude, une manière d’être ? Parce que moi, j’ai ren­contré des femmes qui m’ont dit qu’en appa­rence, je fai­sais pas viril. (...) Moi, je ne sais pas ce que c’est, il faut que je demande à une per­sonne com­ment elle me per­çoit. Pour cer­tai­nes, je ne suis pas viril, pour d’autres j’ai pu l’être mais pas au pre­mier abord, après. C’est une fois que tu fais connais­sance avec la per­sonne, que tu sais ce que tu déga­ges. Moi, on m’a sou­vent dit que mon côté fémi­nin était plus déve­loppé que chez cer­tains hommes. C’est ce qui peut séduire une femme, elle se sent plus en sécu­rité. Il y a d’autres hommes, c’est autre chose. On est tous dif­fé­rents... »

    “Tous dif­fé­rents”, unique dans la diver­sité et la “masse” ; parce qu’on ne naît pas Homme (ou Femme) mais qu’on le devient et chacun à sa façon. Sur ce ver­sant à mul­ti­ples facet­tes, les règles qui régis­sent l’iden­tité mas­cu­line doi­vent éclater pour lais­ser faire émerger non pas une, mais toutes les maniè­res à vivre, et à poser cette iden­tité.
    Cette énergie mas­cu­line, comme nous le dit Christophe COTREL dont le par­cours a été bou­le­versé par un acci­dent de moto, n’est pas un attri­but réservé à une caté­go­ries de per­son­nes, mais est logi­que­ment inhé­rente : « Et viril...Si un homme veut être viril, il l’est de toute façon ». (...) « Mais un mec qui fait du ménage ou un truc dans ce genre-là, c’est pas ça qui va lui enle­ver la viri­lité ! » "