• Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ?

    Suffit-il : est-ce la seule condition,  seulement nécessaire pour…

    Nécessaire : caractère de ce qui ne peut pas ne pas être.

    d’être différent des autres :

    Différence : - rapport d’altérité entre des choses qui ont des éléments Accueilidentiques : « On appelle différent ce qui est autre tout en étant le même à certains égards : non seulement le même numériquement, mais en espèce, en genre, en analogie. » ARISTOTE ex : chien, loup, renard.

    - en morale, le droit à la différence serait surtout le droit d’un individu ou d’une communauté à choisir ses valeurs, son genre de vie, contre une conformité imposée au nom de l’égalité. C’est ainsi que la différence sexuelle, celle des rôles féminins et masculins, est revendiquée dans l’égalité politique, sociale, professionnelle.

    Identité / Egalité / Différence : - identité s’oppose à différence. L’identité (du latin idem : le même), c’est d’abord une relation : deux choses sont identiques lorsqu’elles ont la même définition, partagent exactement les mêmes caractéristiques, les mêmes qualités. Mais, s’il continue d’y avoir deux choses, c’est qu’elles ne sont pas identiques sous tous les aspects, et qu’il subsiste au moins une différence. Car deux choses absolument indiscernables seraient une seule et même chose.

    - Deux hommes sont identiques en cela qu’ils partagent l’humanité ; ils sont différents en cela qu’ils n’ont pas la même couleur de peau, la même taille, le même caractère, les mêmes qualités intellectuelles. Entre deux vrais jumeaux (patrimoines génétiques identiques), il reste une importante différence : l’existence. Elle constitue la différence essentielle entre les personnes.

    - L’égalité n’est pas l’identité. Deux biens sont égaux lorsqu’on leur reconnaît la même valeur (ce qui ne les empêche pas d’être très différents) ; deux  personnes sont égales lorsqu’on leur reconnaît la même dignité (droits identiques). Sur quoi se fonde cette égalité ? Sur l’humanité (liberté, qui fonde la dignité), non sur l’identité de couleur, de taille, de pratique religieuse.

    Les hommes peuvent donc différer sur de nombreux points et leur égalité  cependant être reconnue. Les animaux, qui par contre ne sont pas des humains, ne sont donc pas reconnus comme nos égaux.

    Autre : différent, dissemblable ; toute conscience qui n’est pas moi, tout homme par rapport à moi, alter ego, à la fois l’autre (conscience autre que la mienne) et le même (conscience comme moi, homme).

    « Autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi. »  SARTRE

     

    pour être soi-même ?: objectif ou fin visée, mais que signifie « être soi-même » ? Etre soi-même s’oppose à être un autre, ne pas être ce que l’on est. Quand ne suis-je pas moi-même ? Submergé par les émotions (ex : colère), suis-je encore moi-même ?

    L’intitulé du sujet sous-entend que la prise en compte des différences est une condition nécessaire de l’affirmation du moi, mais est-ce une condition suffisante ? Suis-je moi-même simplement en me distinguant des autres ?

     

    Il semble qu’il suffise d’être différent des autres pour être soi-même. Je me distingue des autres par mon patrimoine génétique unique (sauf pour les vrais jumeaux), mon histoire, mes goûts, mes amitiés, mon amour… je suis moi-même, différent de tous les autres. Je ne me confonds pas avec tous les autres, me calquer sur leurs modes de vie, leurs goûts, leurs pensées serait me perdre moi-même.

    Mais l’affirmation de cette différence essentielle suffit-elle à me permettre de savoir qui je suis ?

    Chercher à s’affirmer en prenant le contre-pied des valeurs familiales par exemple, est-ce s’en distinguer pour devenir soi-même, faire exprès le contraire, est-ce affirmer son identité ou être toujours déterminé par sa famille ?

    Seul au monde qui suis-je ?

    Je peux cultiver toutes mes différences et toujours ignorer qui je suis vraiment. La relation à autrui n’est-elle pas constitutive de la conscience de soi ?

    Question complexe de l’identité.

    Elle signifie unité, globalité, totalité de nous-mêmes. Suffit-il d’avoir un corps, pour nous sentir être ce corps ?

    Elle signifie aussi unicité, différence. Mais suffit-il de nous opposer aux autres pour nous distinguer ? Ne faut-il pas en même temps nous identifier, c’est-à-dire ressembler à des modèles pour être nous-mêmes ?

    Enfin, elle signifie ipséité, ou permanence : je change, mais je demeure le ou la même. Comment me sentir à la fois différent en fonction de l’âge par exemple, et pourtant la même personne, qui vit ces changements ?

    Identité physique et réalité biologique + identité psychologique et personnalité + identité sociale et profession + identité morale et valeurs + identité intellectuelle et idées. Problème de la recherche d’une cohérence entre toutes ces dimensions, pour « être moi-même », avec tout à la fois son unité et sa diversité, sa permanence et ses changements, sa cohérence et ses contradictions. Identité réelle ou idéale ?

    Source : http://dilemmes.com.over-blog.com

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